Sur le Tempus Fugit, voguons ! La Muse m'y invite, rêvons ! Mon cœur n'a qu'un seul Maître, marchons ! Tyrannie de la Lettre, vivons !
mercredi 12 décembre 2018
mardi 2 octobre 2018
dimanche 9 septembre 2018
jeudi 6 septembre 2018
Je la regarde...
Quand je regarde
ma fille, je pense à Elle. Je pense à la Morte.
Je
pense à tous ces mots, toutes ces questions, dont les échos lointains ne
trouveront jamais de réponse.
Tous
ces mots qui sont eux-mêmes morts avant que je ne les prononce.
J’aurais
juste voulu demander : me ressemble-t-elle bébé ? Riais-je de la même
façon ? Comment faisais-tu, maman, pour me consoler quand je
pleurais ? Quelles chansons fredonnais-tu ? Quelles histoires
pouvais-tu bien narrer à la tombée de la nuit ? Est-ce que je fais comme
toi ? Est-ce que je fais tout bien ?
Je
la regarde et j’entends le vide, retentissant. Je la regarde, droite, immobile,
et mes larmes coulent sur mes joues. A quels jeux jouions-nous avant que je ne
parle ? Mes premiers souvenirs ne remontent pas si loin… Je me rappelle à
peine quand tu m’habillais avant de m’amener à l’école maternelle. Je me
souviens que c’était dur de se lever si tôt, et que j’éprouvais une peur mêlée
d’excitation car dans la cour un dragon sommeillait, caché au fond d’un puits
condamné. Mais te l’ai-je dit, maman ? T’ai-je seulement parlé du dragon
ou l’ai-je gardé pour moi et mes petits camarades ? Nous partions en
expédition pour traquer la bête mais elle était trop rusée pour se laisser surprendre.
Je n’ai jamais vu le monstre mais j’y pense encore aujourd’hui.
Je
me remémore aussi le lever du soleil par la fenêtre de ma chambre d’enfant.
T’avais-je dit que l’aube et le crépuscule étaient mes moments préférés de la
journée ? Parce que le ciel prend des teintes rosées, orangées, des
couleurs chaleureuses qui remplissaient ma tête d’étoiles éblouissantes et que
cette douce sensation me saisissait toujours au cœur, adolescente ? Le
bleu du ciel dans le jour est trop franc, trop dur, trop uniforme, il m’a
toujours écrasée.
On
jouait sur ton dos, avec des petites voitures, on comptait tes grains de
beauté, j’en avais trouvé trois, tout petits, et les avais nommés le Triangle
des Bermudes. Tu me parlais du Cid de Corneille mais ne sachant pas l’écrire,
j’ai entendu Cyde… et c’est devenu mon ami imaginaire. Je lui parlais tous les
jours, j’imaginais des contes merveilleux où nous découvrions l’Atlantide, lui
et moi. On allait à Alès en voiture, le nom de cette ville me paraissait
aérien, très proche des Ailes, je pensais qu’on ne l’atteignait jamais
vraiment. Je me tenais à l’accoudoir de la portière pour regarder le paysage
défiler, j’adorais les arbres et leurs tons changeants, de saison en saison. La
musique de ton idole résonnait dans l’habitacle, et j’étais bien, j’étais chez
moi.
Je
la regarde et je pleure, autant de joie que de tristesse. Tous ces mots qui
n’ont plus de sens, je les ravale, je les garde pour moi. Parfois, je crée un
dialogue, au fond de mon esprit, et tu me réponds, tu me conseilles. Je rêve de
toi aussi, souvent. Mais cela me fait plus de mal que de bien. Je recherche ton
regard, ta pensée, ton approbation, dans les traits de tes sœurs, mais ce n’est
pas pareil. Il y a un moment où il faut renoncer et perdre. Tout ce qu’on
aurait dû partager me hante…
J’ai
quelques regrets dans ma vie, mais celui-là est le plus vif, le plus cru, le
plus mordant. J’aurais voulu que tu la connaisses.
Et
ce cerveau qui tourne en rond, dans cette idée folle qui se mord la queue,
véritable serpent d’ouroboros… Ces mots qui meurent et qui me tuent au passage.
Ces
mots aussi vains et futiles que des oiseaux sans plumes.
Je
la regarde et je me tais.
[Extrait de la Tétralogie de l’Ange.]
jeudi 9 août 2018
mercredi 8 août 2018
Le Sein Graal !
L’allaitement :
Pour résumer en une ligne :
quand ça ne fait plus mal, c’est génial.
J’aimerais partager mon
expérience sur le sujet car je suis tombée sur des prospectus et de nombreux articles sur le net qui m’auraient
découragée si des amies à moi n’avaient pas traversé cette épreuve auparavant…
Des discours et des articles se
voulant pourtant positifs : l’allaitement ne doit pas faire mal plus de
trois jours, sinon ce n’est pas normal. Tout est une affaire de position du
bébé. Le bébé a peut-être un frein qui ne rend pas la prise optimale… En bref, le
message global c’était que les petits désagréments douloureux pouvaient être
réglés en un tour de main.
Mais que nenni bordel de
nouilles !
Ce n’est pas qu’une affaire de
positionnement : je plaçais mon bébé à la perfection, ma fille ouvrait la
bouche correctement et prenait le sein comme une chef… et pourtant j’ai eu des
crevasses, et pourtant j’ai souffert
p*tain de ma mère pendant un mois.
Je comprends les femmes qui
renoncent à allaiter leur bébé (ou qui ne le veulent pas tout
simplement) : tu sors des douleurs de l’accouchement pour tomber dans
l’enfer lactée de tes tétons sanguinolents…
L’allaitement, c’est aussi une question de sensibilité de la peau et du
téton. Il faut que la peau se tanne, s’endurcisse, pour que cela ne fasse plus
mal. Il n’y a que le temps qui peut
régler ce problème…
Cela dépend bien évidemment des
femmes, certaines n’auront mal qu’une semaine, deux semaines… mais pour celles
qui comme moi ont la peau sensible, il va falloir s’accrocher un long moment.
Me concernant, les deux premières
semaines, j’avais si mal que le simple fait d’allaiter était devenu une source
d’angoisse : j’avais la nausée avant de m’y mettre et je pleurais, serrais
les poings, en donnant le sein. Et je me répétais sans arrêt : « mais
pourquoi j’ai eu cette idée à la con ?! »
Cependant, je ne pouvais pas me
résoudre à renoncer après avoir tant souffert, je voulais franchir le cap.
Pour me soulager, je mettais une crème cicatrisante sur mes seins (après
avoir laissé sécher une goutte de lait maternel sur les tétons) et j’utilisais
quelquefois des bouts de sein en
plastique pour me protéger. Mais je n’osais pas les mettre aussi souvent
que je l’aurais voulu : un sage-femme en effet m’avait dit qu’ils
freinaient la lactation… Mais au bout de trois semaines, une autre sage-femme
m’a décomplexée sur le sujet : il y a des femmes qui allaitent tout du
long avec les bouts de sein en plastique et elles n’ont aucun problème. A
partir de là, je les ai mis systématiquement, le temps que la souffrance
s’estompe. Au bout d’un mois et quelques, je les ai retirés : plus de douleur,
seulement un léger pincement au début de la tétée, et ensuite le bonheur
intégral.
L’utilisation d’un tire-lait m’a aussi bien aidé ce
premier mois : cela me rassurait de pouvoir donner mon lait sous forme de
biberon quand j’avais trop mal. J’avais l’impression d’avoir un joker. Le
tire-lait n’était pas très agréable mais je souffrais beaucoup moins en
l’utilisant qu’en donnant le sein. Avec le temps, je m’en suis de moins en
moins servie. Aujourd’hui (mon bébé a deux mois), je ne l’utilise que si j’ai
besoin de m’absenter quelques heures.
Si j’ai tenu bon pendant ce mois
de calvaire, c’est parce des amies l'avaient traversé avant moi et m'avaient offert
leur témoignage : elles aussi ont dû supporter patiemment la douleur
pendant des semaines avant que l’allaitement ne devienne naturel. Elles
plaçaient bien leur bébé et ce dernier n’avait aucun problème pour la mise en
bouche, il fallait seulement attendre que leur sein s’habitue…
Ce mois de douleur, ce fut aussi
le fameux mois qu’il faut pour que la lactation s’installe. J’ai beaucoup
douté : ma montée de lait a été lente, mon bébé ne prenait pas de poids.
Il a fallu du temps. Mais au bout d’un mois, je suis devenue totalement
opérationnelle : la courbe de poids de ma fille a rattrapé son retard, mes
seins produisent ce qu’il faut (mais guère plus, impossible de faire beaucoup
de réserves en avance).
Si je m’en étais tenue à tous ces discours qui prétendent que la douleur lors de l’allaitement n’est pas normale
au-delà de trois jours, j’aurais arrêté, j’aurais cru que ce n’était pas fait
pour moi.
Si l’aventure de l’allaitement
vous tente, elle vaut le coup. Une fois que vous avez écarté toutes les
possibilités de douleur (crevasses, abcès, bouche du bébé), si vous souffrez
encore, sachez que c’est normal, cela passera, mais il faudra s’accrocher.
N’hésitez pas à en parler avec des amies, des médecins, des sages-femmes, des
associations : ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas les seules à
avoir sévèrement douillé.
Mais surtout, suivez votre
instinct : si les bouts de sein en plastique vous aide, servez-vous-en. Si
le tire-lait vous soulage, utilisez-le. Il n’y a pas de règles.
En clair :
Les points positifs de l’allaitement que
j’ai pu constater :
-
Le côté biologique : les organes reprennent
leur place plus vite, la perte de poids est aussi plus rapide. Bébé bénéficie d’anticorps
et du lait le plus adapté à ses besoins.
-
Le côté affectif : le lien qui se dessine
entre le bébé et la mère au moment de la mise au sein est tout simplement magique
et indescriptible. Quand il m’est arrivé de donner le biberon, j’ai trouvé le
procédé très impersonnel et neutre en comparaison.
-
Le côté pratique : les seins sont toujours
prêts pour fournir un lait à la bonne température. En cas de canicule, le sein
suffit pour hydrater le nourrisson.
Les points négatifs :
-
Il y a un premier mois dur à passer en termes de
douleur et de lactation.
-
On ne peut pas passer beaucoup de temps loin de
son bébé.
-
Pas d’alcool, et il faut limiter le thé et le
café…
samedi 9 juin 2018
Aïe ! Aïe ! Aïe !
Par pudeur, je ne mettrai pas de photos de mon enfant sur le net. Il faudra vous contenter de dessins tout moches.
mercredi 9 mai 2018
samedi 28 avril 2018
lundi 9 avril 2018
jeudi 29 mars 2018
mercredi 7 mars 2018
Fessa sum.
Ze zuis pour la fessée. Ma maman disait : "le cul n'a pas d'âme".
Ps : le titre latin n'a rien à voir avec le sujet, c'est un faux ami.
jeudi 1 mars 2018
C'est scandalant, je suis outrue.
Toute plaisanterie mise
à part…
Je suis profondément athée et antithéiste : toutes les
religions m’inspirent de la méfiance et de l’hostilité, toutes, sans exception.
Mais ma mère m’ayant bien éduquée, je n’emmerde pas personnellement les
croyants au sujet de leur foi et me contente de déverser mon humour noir avec
bonhomie en critiquant le système même des religions ou certaines valeurs qu’ils
véhiculent. Tout cela pour dire que le bord religieux de Mennel ne m’intéresse
nullement. C’est sur la façon dont la polémique a enflé que je m’interroge.
Le crime de Mennel : il s’agit de la première personne
au monde à avoir écrit des conneries sur tweeter. Avant son arrivée, les
réseaux de sociaux étaient un havre de paix propice à la philosophie et à la
bienséance. Elle a tout détruit en quelques clics, agrandissant par la même
occasion le trou de la couche d’ozone.
Attention, âme sensible s’abstenir, je vais rappeler les faits. Nul doute que vous n’aurez jamais rien
vu, ni lu, ni vécu de tel…
Mennel, jeune chanteuse de 22 ans, est au centre
d’une polémique suite à la résurgence de deux tweets qu’elle a écrit il y a deux
ans :
Le premier concernait l’attentat de Nice : "C'est bon
c'est devenu une routine, un attentat par semaine !! et toujours pour rester
fidèle, le 'terroriste" prend avec lui ses PAPIERS d'identité. C'est vrai
que quand on prépare un sale coup on oublie SURTOUT PAS de prendre ses papiers
!!"
Le second tweet incriminé a suivi le 1er aout "les vrais terroristes c'est notre
gouvernement".
Mennel est accusée principalement de faire l’apologie du terrorisme.
Rappelons la définition du mot apologie : Discours, écrit visant à défendre, à
justifier et par extension à louer une personne, une doctrine.
…. D’où vient la méprise ? A un aucun moment cette jeune
fille ne dit que le terrorisme, c’est bien. Elle a vraisemblablement adhéré à
la théorie du complot présentant le gouvernement comme les vrais coupables tirant
les ficelles dans l’ombre pour dresser les masses contre les musulmans, ce qui
est une théorie très conne et absurde,
mais elle ne présente pas le terrorisme sous un jour positif.
Pour ma part, je me serai contentée de lui répondre que les
terroristes prennent leurs papiers tout simplement parce qu’ils veulent que
leur identité soit connue quand ils meurent en martyr. Captain Obvious en
action…
On l’accuse aussi de manquer de respect à la mémoire des
victimes. Mais je ne vois pas en quoi elle insulte les victimes en se trompant
sur les causes et buts de l’attentat. Si je prétends que la fonte de la calotte
glaciaire est due à la cueillette des champignons, est-ce que j’insulte les
ours polaires ?
Je n’ai pas été scandalisée par ses propos, je les ai
seulement trouvés stupides. J’ai bien eu une première et méchante pensée au
sujet de Mennel, il m’a semblé qu’elle avait autant d’air dans le cerveau que
de grâce dans la voix. Qu’elle reçoive un retour de bâton est logique : quand
on écrit des conneries, on les assume. Mais mon avis s’est tempéré par la
suite : ce n’est pas un simple retour de manivelle qu’elle a pris dans la
figure, c’est un énorme gourdin avec supplément clous pointus. Et c’est
exagéré, clairement.
Elle a écrit ces tweets il y a deux ans, elle a peut-être
évolué depuis. Et si ce n’est pas le cas, comment une jeune française, quelques
soient ses origines, peut-elle suspecter l’Etat d’être à l’origine de ces
horreurs ? Comment a-t-elle pu perdre, à ce point, confiance en notre
gouvernement ? Mennel n’est pas l’instigatrice de la théorie du complot,
elle fait partie de ces jeunes qui tombent dans le piège.
Je me pose aussi une autre question : combien de temps
va-t-elle payer pour quelques tweets ? Certes, elle a été idiote, oui, elle
a exprimé des idées horripilantes et à vomir, mais elle n’a tué personne, ni
détruit aucune famille, ce n’est pas elle qui était dans le camion le 14
juillet à Nice. A moins qu’elle ne dissimule un horrible secret au fond de son
congélateur, elle ne mérite pas ce qu’il lui arrive.
Sérieusement, nous vivons dans un monde si parfait et si beau
qu’elle est la seule à avoir exprimé de la merde à 20 ans ? Parmi tous
ceux qui la condamnent, personne ne s’est jamais trompé, n’a jamais fait preuve
d’intolérance, de cruauté ou de stupidité dans sa vie ?
Pour ceux qui ont envie de se faire les dents sur de
véritables enflures, allez donc chopper les crevures qui tuent des petites
filles par accident ou ceux qui étranglent leur femme avant de déclarer qu’elle
était leur oxygène (visiblement, tu n’as pas été le sien, conn*rd…) et laissez
les post-ados perdus mûrir.
Ou discutez avec eux pour les convaincre avec des
arguments raisonnés si vous estimez avoir raison.
samedi 24 février 2018
jeudi 22 février 2018
Elle est revenue...
Elle est revenue d’entre les
morts. Nous pouvons la voir, l’entendre, la toucher. Notre vie de famille
reprend dans la maison de pierre qu’a bâtie mon père. Maman est là, avec nous,
nous pouvons l’embrasser, la serrer dans nos bras. Elle est là, pâle comme une
statue, malade comme de toute éternité, mais présente, vivante, auprès de nous.
Elle est revenue d’entre les
morts. Et pourtant… petit à petit, je suis la seule à en avoir conscience.
Notre vie de famille part en déliquescence, mon père et mon frère ne perçoivent
plus sa présence. Mais moi je peux la voir, je peux l’entendre, je peux la
toucher. Je sais qu’elle est revenue.
Pour le prouver à tous, pour lui
permettre de rester, car elle partira de nouveau pas si on ne croit pas à son
retour, il me faut des anneaux, des anneaux de pouvoir, brillants comme des
soleils, grands comme des bracelets. Je dois partir à leur recherche, les
trouver et les rapporter le plus vite possible.
Mais mon ventre m’embarrasse, un
ventre de femme enceinte qui entrave mes mouvements, me rend lourde et lente
dans ma quête. Je tente de me délasser pour mieux reprendre mes recherches par
la suite. Je nage, dans notre maison de pierre. Il y a de l’eau à même le sol
mais suffisamment profonde pour barboter. Les meubles flottent, statiques, dans
le salon, et je nage au-dessus du carrelage noir. Mais je rencontre bientôt des
obstacles : bout de bois provenant de la cheminée, amas de poussière s’agglutinant,
tout ce que la maison renferme de sale et de misérable vient troubler mon
ballet aquatique.
Je me fais une réflexion…
- - Je devrais appeler L**** [nom d’une amie chère]
pour qu’on aille à la rivière…
Mais je réalise :
- - Mais non, nous ne sommes pas en juillet, nous ne
pourrons pas nous baigner. Nous sommes en février.
Car dans ce monde maudit le temps
s’est arrêté en février. Le soleil luit fort mais il fait froid, la nature s’est
éveillée mais elle semble morte. Le temps ne s’écoule plus réellement. Nous
sommes prisonniers de ce mois fatal.
Ou bien n’est-ce que moi ?
Le monde tourne toujours, les astres n’ont pas arrêté leur course. Les gens
poursuivent leur petite vie pendant que je demeure, seule, dans une case du
calendrier.
On m’amène voir un psychologue.
Je lui explique :
- - Elle est revenue d’entre les morts, je peux la
voir, je peux l’entendre, je peux la toucher. Je ne suis pas folle.
Il me regarde d’un air contrit.
On dirait qu’il a envie de me croire mais je lis le doute sur son visage.
Je continue :
- - Elle est revenue d’entre les morts, mais je suis
la seule à le savoir. Pourtant, elle est bien là. Je peux la voir, l’entendre,
la toucher. Elle est vraiment là.
Je fonds en larmes, la séance ne
mène nulle part. Le psychologue, qu’il adhère ou pas à mes propos, ne peut rien
pour moi. Je me souviens alors des anneaux de pouvoir et repart à leur
recherche.
Je les trouve, le songe ne me dit
pas comment, mais je les ai en ma possession et je rejoins ma mère. Elle se
trouve dans une gare désaffectée. Une gare au style ancien, des locomotives à
charbon gisent çà et là. Un plafond voûté, formé d’une multitude de carreaux de verre, filtre la lumière du jour.
Mon petit chien est sur les genoux
de maman, assise par terre. Elle le caresse en lui parlant doucement.
Je me plante devant elle, raide
comme un piquet.
- - Tu es revenue d’entre les morts, je le sais. Je
peux te voir, je peux t’entendre, je peux te toucher. Tu es vraiment là.
Maman arbore alors une moue aussi
dubitative que désolée et se couche sur le dos, les mains croisées derrière sa
tête, les yeux fixés sur le dôme luminescent.
Je lui tends alors les anneaux.
Elle les refuse d’une voix triste
mais ferme :
- -
Garde-les, tu vas en avoir besoin pour le bébé.
Je me laisse choir sur le sol
froid, à genoux, et la contemple, perdue, hébétée, plus sombre et abattue que
jamais. Le reste fut silence.
Deux ans aujourd’hui, tu hantes
toujours mes rêves.
lundi 19 février 2018
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