L’allaitement :
Pour résumer en une ligne :
quand ça ne fait plus mal, c’est génial.
J’aimerais partager mon
expérience sur le sujet car je suis tombée sur des prospectus et de nombreux articles sur le net qui m’auraient
découragée si des amies à moi n’avaient pas traversé cette épreuve auparavant…
Des discours et des articles se
voulant pourtant positifs : l’allaitement ne doit pas faire mal plus de
trois jours, sinon ce n’est pas normal. Tout est une affaire de position du
bébé. Le bébé a peut-être un frein qui ne rend pas la prise optimale… En bref, le
message global c’était que les petits désagréments douloureux pouvaient être
réglés en un tour de main.
Mais que nenni bordel de
nouilles !
Ce n’est pas qu’une affaire de
positionnement : je plaçais mon bébé à la perfection, ma fille ouvrait la
bouche correctement et prenait le sein comme une chef… et pourtant j’ai eu des
crevasses, et pourtant j’ai souffert
p*tain de ma mère pendant un mois.
Je comprends les femmes qui
renoncent à allaiter leur bébé (ou qui ne le veulent pas tout
simplement) : tu sors des douleurs de l’accouchement pour tomber dans
l’enfer lactée de tes tétons sanguinolents…
L’allaitement, c’est aussi une question de sensibilité de la peau et du
téton. Il faut que la peau se tanne, s’endurcisse, pour que cela ne fasse plus
mal. Il n’y a que le temps qui peut
régler ce problème…
Cela dépend bien évidemment des
femmes, certaines n’auront mal qu’une semaine, deux semaines… mais pour celles
qui comme moi ont la peau sensible, il va falloir s’accrocher un long moment.
Me concernant, les deux premières
semaines, j’avais si mal que le simple fait d’allaiter était devenu une source
d’angoisse : j’avais la nausée avant de m’y mettre et je pleurais, serrais
les poings, en donnant le sein. Et je me répétais sans arrêt : « mais
pourquoi j’ai eu cette idée à la con ?! »
Cependant, je ne pouvais pas me
résoudre à renoncer après avoir tant souffert, je voulais franchir le cap.
Pour me soulager, je mettais une crème cicatrisante sur mes seins (après
avoir laissé sécher une goutte de lait maternel sur les tétons) et j’utilisais
quelquefois des bouts de sein en
plastique pour me protéger. Mais je n’osais pas les mettre aussi souvent
que je l’aurais voulu : un sage-femme en effet m’avait dit qu’ils
freinaient la lactation… Mais au bout de trois semaines, une autre sage-femme
m’a décomplexée sur le sujet : il y a des femmes qui allaitent tout du
long avec les bouts de sein en plastique et elles n’ont aucun problème. A
partir de là, je les ai mis systématiquement, le temps que la souffrance
s’estompe. Au bout d’un mois et quelques, je les ai retirés : plus de douleur,
seulement un léger pincement au début de la tétée, et ensuite le bonheur
intégral.
L’utilisation d’un tire-lait m’a aussi bien aidé ce
premier mois : cela me rassurait de pouvoir donner mon lait sous forme de
biberon quand j’avais trop mal. J’avais l’impression d’avoir un joker. Le
tire-lait n’était pas très agréable mais je souffrais beaucoup moins en
l’utilisant qu’en donnant le sein. Avec le temps, je m’en suis de moins en
moins servie. Aujourd’hui (mon bébé a deux mois), je ne l’utilise que si j’ai
besoin de m’absenter quelques heures.
Si j’ai tenu bon pendant ce mois
de calvaire, c’est parce des amies l'avaient traversé avant moi et m'avaient offert
leur témoignage : elles aussi ont dû supporter patiemment la douleur
pendant des semaines avant que l’allaitement ne devienne naturel. Elles
plaçaient bien leur bébé et ce dernier n’avait aucun problème pour la mise en
bouche, il fallait seulement attendre que leur sein s’habitue…
Ce mois de douleur, ce fut aussi
le fameux mois qu’il faut pour que la lactation s’installe. J’ai beaucoup
douté : ma montée de lait a été lente, mon bébé ne prenait pas de poids.
Il a fallu du temps. Mais au bout d’un mois, je suis devenue totalement
opérationnelle : la courbe de poids de ma fille a rattrapé son retard, mes
seins produisent ce qu’il faut (mais guère plus, impossible de faire beaucoup
de réserves en avance).
Si je m’en étais tenue à tous ces discours qui prétendent que la douleur lors de l’allaitement n’est pas normale
au-delà de trois jours, j’aurais arrêté, j’aurais cru que ce n’était pas fait
pour moi.
Si l’aventure de l’allaitement
vous tente, elle vaut le coup. Une fois que vous avez écarté toutes les
possibilités de douleur (crevasses, abcès, bouche du bébé), si vous souffrez
encore, sachez que c’est normal, cela passera, mais il faudra s’accrocher.
N’hésitez pas à en parler avec des amies, des médecins, des sages-femmes, des
associations : ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas les seules à
avoir sévèrement douillé.
Mais surtout, suivez votre
instinct : si les bouts de sein en plastique vous aide, servez-vous-en. Si
le tire-lait vous soulage, utilisez-le. Il n’y a pas de règles.
En clair :
Les points positifs de l’allaitement que
j’ai pu constater :
-
Le côté biologique : les organes reprennent
leur place plus vite, la perte de poids est aussi plus rapide. Bébé bénéficie d’anticorps
et du lait le plus adapté à ses besoins.
-
Le côté affectif : le lien qui se dessine
entre le bébé et la mère au moment de la mise au sein est tout simplement magique
et indescriptible. Quand il m’est arrivé de donner le biberon, j’ai trouvé le
procédé très impersonnel et neutre en comparaison.
-
Le côté pratique : les seins sont toujours
prêts pour fournir un lait à la bonne température. En cas de canicule, le sein
suffit pour hydrater le nourrisson.
Les points négatifs :
-
Il y a un premier mois dur à passer en termes de
douleur et de lactation.
-
On ne peut pas passer beaucoup de temps loin de
son bébé.
-
Pas d’alcool, et il faut limiter le thé et le
café…
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